Petite série sur les possibles évasions d'Octobre #1 ... Yunnan, Shangri-La

30 mai 2013

Petite série sur les possibles évasions d'Octobre #1 ... Yunnan, Shangri-La

En 1933, dans son best-seller d'anticipation "Lost Horizon", James Hilton imaginait une paradisiaque vallée cachée quelque part dans les Himalayas, avec vie éternelle pour ses habitants, cette vallée s'appelait Shangri-la ... Sans souci aucun, en 2001, un vote au Parlement chinois transposa cette vallée imaginaire au Nord du Yunnan et renomma un village jusque là appelé Zhongstam, Shangri-la ... Ce nom mythique attire ...

Pour arriver à Shangri-la, il faut traverser les Gorges du Tigre puis découvrir les contreforts tibétains et grimper jusqu'aux hauts plateaux ... Ces étendues sauvages sans limites avec leurs inombrables taches qui ne sont que des yacks, avec ces maisons tibétaines si typiques, avec ces vents si forts, avec ces sommets immenses en pespective ... On est a environ 3700 m

Il nous a fallu alors aller chercher le sésame, "le pink permit", qui nous permit d'avoir accès à la zone du monastère bouddhiste où se situait notre hotel ...

Un choc esthétique, un choc culturel que de se retrouver face à ce monastère sur les hauts plateaux tibétains ...

Et une mention toute spéciale pour notre poulailler d'altitude à Shangri-la ... le Songstam Retreat !

Pourquoi ? pour ...

*** Sa localisation toute particulière ... sur la zone du monastère, mitoyenne même au monastère, calme, zen, en face d'un moulin à prière avec tous ses drapeaux ...

*** Son ambiance tibétaine à mourir ... Tanka aux portes, aux fenetres, aux plafonds ... Les tankas, ces grandes tentures blanches et bleues avec le signe de l'amitié au centre ou alors marron et crème avec de grands signes bouddhistes

*** Son restaurant qui te réconcilie à jamais avec la cuisine chinoise ... une nourriture épicée, qui a du gout, raffinée, et même parfois grillée, avec une constante évidente, le yack sous toutes ses formes ....du yack au safran, les kebbabs de yack, les hot pot yack multi legumes, les yaourts au lait de yack, les glaces au beurre de yack, les tsampas, ces petites boulettes d'orge au lait de yack et puis le tibetan baba, le pain local ... et pour les p'tits poulets et poulettes, ô joie, un western menu, des pizzas et des spaghettis, parce qu'après 4 jours de bouffe chinoise dans les familles Naxi, et même si ils sont plutot souples et adaptatifs, ce fut un grand moment de bonheur pour eux ...

*** Son personnel tibetain ... vêtu à la tibétaine, chemise à carreaux et costume de feutre noir pour les hommes et les femmes, pantoufles de moine obligatoires, service zen, ...

*** Ses chambres ... en bois du sol au plafond, artisanat du coin à faire blémir le Conran shop dans ses composantes les plus bobos, couettes en laine de yack, tapis en peau de yack, vues Hymalayas et moulins a prière, le seul souci (qui pour nous fut une madeleine indienne) powercut régulier ...

*** Son ginger tea ... recette locale (half ginger, half brown sugar, lemon), chauffé sur le poele, servi dans la library ou le jardin selon la météo, tous les jours entre 3 et 5h, option beurre de yack ou non, sur fond de musique bouddhiste pas trop désagréable bien qu'assez répétitive ...

*** Son histoire toute particulière ... l’histoire d’un enfant tibétain de Shangri-la, M. Li, doué pour les études, envoyé, comme tous les espoirs de la région, dans des lycées bilingues, et qui se retrouva cameraman à la CCTV à Pékin. Dans son métier, M. Li voyagea beaucoup, et n’oublia pas sa terre natale. Comme il aimait les antiquités et recherchait les témoignages de sa culture passée, il acheta par dizaines des meubles anciens. Puis il fit rebâtir une grosse ferme locale en petit hôtel, avec tant de goût et dans un concept si intéressant qu’un investisseur singapourien puis un gros groupe hotelier lui offrit la possibilité de créer un second établissement plus grand, dans les contreforts de la montagne. L’intérieur est en bois massif, meublé ancien bien sûr, avec cheminée individuelle ... well done Mister Li !